19/04/2025

Taiwan Today

Science

Un fossile ancien retrouvé dans les eaux de Penghu éclaire l’histoire des Dénisoviens

14/04/2025
Le musée national des sciences naturelles, où la mandibule fossilisée est conservée, consacrera à partir du 22 mai une exposition spéciale à l’arrivée des Dénosiviens à Taiwan.
Photo aimablement fournie par le NMNS
Remontée à la fin des années 2000 dans les filets de pêcheurs de Penghu, archipel du détroit de Taiwan, une mandibule humaine a livré ses secrets : l’analyse des protéines contenues dans l’os et l’émail dentaire de ce fossile le rattache aux Dénisoviens, des hominines éteints ayant vécu il y a environ 380 000 à 50 000 ans. Le musée national des sciences naturelles (NMNS), à Taichung, dans la région centrale de Taiwan, où la mandibule est conservée, en a fait l’annonce le 11 avril.
 
Cette confirmation est le fruit de travaux réalisés par l’équipe de Tsutaya Takumi et de Frido Welker, de l’université de Copenhague, en collaboration notamment avec Chang Jun-hsiang [張鈞翔], chercheur au NMNS, Tsai Cheng-Hsiu [蔡政修], de l’université nationale de Taiwan, à Taipei, et Kaifu Yousuke, de l’université de Tokyo. Ils ont été publiés le 10 avril dans la revue Science.
 
Les chercheurs, a expliqué Chang Jun-hsiang, ont pu extraire de l’os et de l’émail dentaire du fossile quelque 4 231 résidus d’acides aminés, dont deux séquences se sont révélées spécifiques aux Dénisoviens déjà connus, en Sibérie et au Tibet. Les analyses ont aussi pu confirmer que ce fossile provenait d’un individu de sexe masculin.
 
En termes de morphologie, les Dénisoviens ont des dents et des mâchoires plus robustes que les Néandertaliens, leurs cousins de la partie occidentale de l’Eurasie, et que les Homo sapiens – l’homme moderne, a précisé le chercheur taïwanais.
 
Jusqu’à présent, les fossiles de Dénisoviens n’avaient été découverts qu’en Asie du Nord. Des études génomiques ont émis l’hypothèse que des échanges génétiques entre les Dénisoviens et les Homo sapiens auraient pu se produire en Asie du Sud-Est, région chaude et humide où l’ADN ancien se préserve mal, et où l’analyse des protéines anciennes revêt donc un intérêt particulier, a poursuivi Chang Jun-hsiang.
 
A l’avenir, le NMNS continuera de promouvoir la recherche et l’analyse de l’ADN ancien et des protéines anciennes, de coopérer activement avec des universitaires internationaux et de tirer efficacement parti de sa riche collection de fossiles et des travaux de ses chercheurs. La mandibule de l’hominine de Penghu sera exposée au musée à partir du 22 mai prochain dans le cadre de l’exposition spéciale « L'arrivée des Dénisoviens à Taiwan ».

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